Mars - 3

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20.03.09
8h
Lendemain de grève. Toujours autant de surdité, de cécité et de mépris.
Par contre, les manifestations, elles, augmentent.
Climat féodal.

23h
Vernissage - signature de P. B.
Photos
Le tee shirt d'espion me convient de plus en plus.
Je pourrais même me passer de tee shirt...

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18.03.09
Hier soir:
Vernissages V. B. (photos) et P. E.
Le tee-shirt de photographespion m'intéresse de plus en plus.
Il permet d'être présent et immergé dans des situations socio-mondaines sans jouer une hypothétique partition de représentation - qui ne serait pas la mienne d'ailleurs.
Ne pas laisser le moi partir en apné, emporté par une fascination qui ne lui est pas toujours avantageuse - d'ailleurs.
Il permet aussi d'être en contact avec et d'apprécier mes congénères en évitant la tentation de la misanthropie.
La pratique photographique fournit aussi l'occasion (philanthropique) de donner quelque chose comme un témoignage visuel, à des personnes que je ne peux pas inviter à dîner.

Après six mois de galère informatique, dont les trois derniers passés dans la calle, le retour à ce support se fait petit à petit. Comme de se réhabituer à la lumière (électronique) du jour.
Avec les cicatrices salées et laissées par des pertes relationnelles.
Ne pas chercher à construire "quelque chose", autrement dit, ne pas désirer démontrer.
Etre espion: laisser moins d'espace à la prétention.
L'espionnage intérieur oblige à une humilité rafraîchissante - d'ailleurs.
Ce "X", à qui l'espion doit rendre des comptes, est fourré au fin fond de la conscience.
Le moi cherche - évidemment - à prendre possession de ce "petit morceau" de lumière.
Le problème technique (pour le moi), c'est que ce petit morceau est donné à chacun mais qu'il n'est pas nominatif. Son universalité est embarrassante. Elle contrecarre les spéculations masturbatoires et le lobbiing égocentrique auxquels nous nous livrons avec une remarquable jubilation masochisante - d'ailleurs.

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17.03.09
L'agitation refleurit à l'école. Faiblesse croissante de l'attention chez les gamins.
Tensions nerveuses et agressives de certains collègues (collègues enseignants, métronautes, citadins etc.).
Curieuse symétrie: tout change tout le temps, et en même temps, tout continue.
Paradoxe rutilant du Samsara: c'est toujours ET jamais le même cirque.
La continuité, elle, fait de son propre mystère un jeu sarcastique: elle n'est jamais là où on s'attend à la trouver.

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16.03.09
Il y a toujours un risque pour un sentiment anémié de se transformer en ressentiment.
Même les manches retroussées ne protègent pas du camboui.
Et la pensée n'est jamais aussi désinvolte que lorsqu'elle se parodie elle-même.

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